Judith Jasmin
(1916-1972)

Pionnière du journalisme au Québec, Judith Jasmin est aussi la première Canadienne à avoir fait sa marque comme grand reporter et comme correspondante à l’étranger.
Née à Terrebonne en 1916, Judith Jasmin s’installe avec sa famille en France au début des années 1920. En 1932, elle rentre au Québec dans le contexte de la crise économique mondiale et poursuit ses études classiques au collège Marguerite-Bourgeoys de Montréal, après quoi elle se tourne vers le théâtre.
Vedette aimée de la radio, elle assure la réalisation de plusieurs émissions radiophoniques, dont Radio-théâtre, Les voix de mon pays et Entrée des artistes. Elle entre au Service international de la Société Radio-Canada (SRC) et participe à la création de la télévision de Radio-Canada. En 1953, elle travaille avec René Lévesque à la mise sur pied du premier service de reportages du réseau français de la télévision de Radio-Canada. Elle devient la première correspondante de la SRC à l’étranger (Paris, New York et Washington) et la première femme journaliste canadienne à traiter de politique et d’événements internationaux. Elle interviewe certains des plus grands artistes, écrivains et écrivaines des années 1950 et 1960, dont Le Corbusier, Joséphine Baker, Marguerite Duras et Anne Hébert; et plusieurs chefs d’État, dont François Duvalier (Haïti) et Hô Chi Minh (Vietnam).
Engagée dans la création du Mouvement laïque de la langue française (MLF) (1961-1969), Jasmin appuie le mouvement écologiste naissant, le pacifisme et le mouvement antiraciste. Elle embrasse les plus grandes causes des années 1960 et, plus largement, du 20e siècle.